C’est ce jeudi 30 novembre 2023 que s’est ouverte à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, la 28ème Conférence des Parties sur le changement climatique, appelant à l’accélération de l’action climatique et à une plus grande ambition face à l’escalade de la crise climatique.

Le coup d’envoi a été donné par le Président Emirati de la COP 28, Sultan Al Jaber. Durant deux semaines, soit du 30 novembre au 12 décembre 2023, les Parties à cette 28ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques procéderont notamment à la conclusion du premier « Bilan Mondial », une évaluation des progrès mondiaux dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

« Le Bilan mondial (BM) représente une opportunité unique pour élever le niveau d’ambition et stimuler l’action à l’horizon 2030 », a déclaré le Président de la COP 28, qui a également appelé à adopter une « approche de bon sens » sous le signe de la confiance, du partenariat et du pragmatisme, sans jamais perdre de vue l’objectif de 1,5°C.

 Abordant l’augmentation du financement des dépenses liées à l’adaptation, le Secrétaire exécutif de la CCNUCC, Simon Stiell, a estimé qu’une dotation suffisante pour couvrir les pertes et préjudices constituent des opportunités à la portée de cette COP pour catalyser une action ambitieuse.

A ce sujet, la 28ème COP a, d’entrée de jeu, adopté une décision historique : la mise en œuvre du fonds destiné à financer les « pertes et dommages » climatiques des pays vulnérables. Plusieurs promesses de financement ont d’ores et déjà été annoncées ce jeudi, notamment : 100 millions USD pour les Emirats Arabes Unis; 100 millions USD pour l’ALLEMAGNE; 60 millions Livres sterling (GBP) pour le ROYAUME-UNI; 17,5 millions USD pour les ÉTATS-UNIS ; 10 millions USD  pour le JAPON; et 225 millions d’Euros pour le compte de l’Union Européenne, englobant la contribution de l’Allemagne.

De nombreux pays ont salué la décision et les promesses de financement annoncées. La République Démocratique du Congo a exprimé l’espoir que les pays vulnérables seront les véritables bénéficiaires du fonds et que le fonds sera géré de manière transparente. La Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Eve BAZAIBA MASUDI, a annoncé que les trois régions du bassin forestier tropical envisagent de contribuer au fonds, en ajoutant toutefois que cela nécessiterait une révision à la hausse du prix du carbone afin de mobiliser des ressources permettant aux pays de mettre en œuvre des projets nationaux d’atténuation et d’adaptation tout en soutenant les pays vulnérables.

Evoquant l’avenir des énergies fossiles dans la réduction de gaz à effet de serre, Simon Stiell est allé bien au-delà en appelant à la sortie des fossiles, suivant les recommandations de multiples rapports de l’ONU. « Si nous ne donnons pas le signal de la phase terminale de l’ère du fossile telle que nous la connaissons, nous préparons notre propre déclin terminal », a-t-il lancé devant l’ensemble des délégués. « Et le prix payé sera les vies humaines ».

Prenant la parole au nom de l’Union Européenne, l’Espagne a déclaré que tous les pays, en particulier ceux qui ont les plus grandes parts d’émissions, doivent agir pour réduire de moitié les émissions d’ici 2030. La déléguée a évoqué les priorités, à savoir d’assurer une transition énergétique juste, de tripler les énergies renouvelables et de doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030, en supprimant progressivement les subventions aux énergies fossiles et en réduisant les gaz autres que le dioxyde de carbone, en particulier le méthane.

Signalons que 97 000 personnes (délégations, médias, ONG, lobbies, chercheurs, organisateurs, techniciens, …) sont accréditées, deux fois plus que l’an dernier, et environ 180 chefs d’Etats et de gouvernements sont attendus, selon les organisateurs, d’ici le 12 décembre, date de la fin de la conférence. La RDC y est représentée avec une délégation d’une quarantaine de personnes conduite par la Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Eve BAZAIBA MASUDI.