Projet PANA-ASA et Adaptation du secteur agricole

Présentation du projet

PANA-ASA est le projet de renforcement des capacités d'adaptation et de gestion des impacts des changements climatiques sur la production agricole et la sécurité alimentaire en République Démocratique du Congo. C'est un projet du gouvernement, exécuté de 2010 à 2013 par le Ministère de l'Environnement et Développement Durable, ayant porté essentiellement sur les principales mesures d’adaptation identifiées au cours du processus d’élaboration du Programme d'Action National d'Adaptation au changement climatique/PANA, comme étant prioritaires pour les acteurs du secteur agricole, au niveau des grandes zones agroécologiques de la RDC.

Il s'agit d'un projet communautaire ayant comme objectif de réduire la vulnérabilité des petits exploitants agricoles et des populations rurales face aux effets néfastes de la variabilité climatique sur les systèmes agraires pluviaux et la sécurité alimentaire. Sa mise en oeuvre est justifiée dans la mesure où le changement climatique affecte les tendances pluviométriques, les températures, y compris l'occurrence des sécheresses intra saisonnières; ce qui accentue la vulnérabilité des populations rurales en RDC dont 80% dépendent presqu'exclusivement de l'agriculture pluviale de subsistance.

Les résultats atteints par les actions du projet PANA-ASA sont notamment le renforcement des systèmes de production par l'expérimentation et la validation des mesures d'adaptation dans les zones agro-écologiques les plus vulnérables, le renforcement des capacités de gestion des risques climatiques dans l'agriculture et la capitalisation et diffusion des connaissances.

Zones d'intervention

Le projet a été mis en oeuvre au niveau de quatre zones pilotes localisées autour des stations de l'Institut National pour l'Etudes et la Recherche Agronomiques (INERA), notamment à Gimbi (province du Kongo central), Kipopo (province du Haut-katanga), Kiyaka (province du Kwilu) et Ngandajika (province de Lomami). Il a impliqué 16 villages dont 4 par province, et ses appuis ont bénéficié directement à 400 ménages constitués en moyenne de 7 personnes. 

Montage financier

  • Gouvernement (nature): 4.050.000 USD
  • FEM/GEF (cash): 3.000.000 USD
  • PNUD (cash): 310.000 USD

Mesures d'adaptation mises en place par PANA-ASA 

a. Les semences de variétés résilientes: les 4 stations de l'INERA ont procédé au criblage des variétés climatiquement résilientes d'arachide, haricot, maïs, manioc, riz et niébé. Plusieurs variétés de ces 6 spéculations ont été mises en compétition en vue de l'identification des variétés et clones résilients au changement climatique.

Dix associations d'agrimultiplicateurs, en majorité féminines, ont été sélectionnées par zone d'intervention en vue de la multiplication et la production des semences et clones de variétés résilientes à partir de la base produite par les stations et centre de recherche de l'INERA. Ces agrimultiplicateurs ont produit dans l'ensemble près de 70 tonnes de semences sur 117 hectares (arachide, haricot, maïs, manioc, niébé et riz) servant à appuyer les ménages agricoles bénéficiaires.

Les semences produites par les agrimultiplicateurs ont été distribuées à 100 ménages agricoles par zones d'intervention pour un total de 400 ménages, leur permettant d'emblaver au moins 0,5 hectares.

Des champs écoles paysans ont été implantés au niveau de chaque village du projet, sous l'encadrement de l'INERA, pour servir de cadre de formation et de démonstration des bonnes pratiques agricoles aux communautés rurales.

b. Des aménagements hydro agricoles spécifiques ont été réalisés dans les sites des stations de l'INERA Gimbi (province du Kongo central), Kipopo (province du Haut-katanga) et Kiyaka (province du Kwilu). Ceci constitue un renforcement des capacités techniques de ces stations en vue de la production des semences de variétés résilientes des principales cultures vivrières (arachide, haricot, maïs et riz) pendant la saison sèche.

c. Les informations agrométéorologiques: .des parcs d'observation et de collecte des données climatiques ont été renforcés par l'acquisition de nouveaux instruments de mesure dans les 4 stations de l'INERA. Les données recueillies étaient transmises à l'Agence de météorologie et de télédétection par satellite appelée METTELSAT pour fournir des bulletins d'informations météorologiques journaliers, des bulletins décadaires d'informations agrométéorologiques, des bulletins trimestriels de prévision climatique ou bulletins saisonniers et des alertes précoces. Les observateurs desdites stations ont été formés à la collecte et interprétation des données climatiques.
Les bulletins d'informations météorologiques, agrométéorologiques, saisonniers et des alertes précoces produits permettent de comprendre, analyser et réagir aux risques climatiques de manière adéquate. Pour cela, 4 radios communautaires partenaires du projet, dont une par zone d'intervention, devaient relayer et diffuser lesdites informations au profit des ménages ruraux, puis animer une tranche d'émission de 30 minutes sur les activités du projet et sur tout ce qui cadre avec l'adaptation du secteur agricole au changement climatique. Les animateurs desdites tranches ainsi que quelques autres membres du Réseau des communicateurs sur l'environnement (RCEN) ont été renforcés en capacité sur les notions de changement climatique, adaptation et gestion des risques climatiques.

d. La diversification des activités génératrices de revenu (AGR) pour les communautés: Identifiées de manière participative, ces AGR aident les ménages à subvenir aux besoins quotidiens lorsqu'il y a manque ou baisse de productivité agricole. Il s'agit de la pisciculture, l'agroforesterie, l'élevage du petit bétail et la transformation des produits agricoles. Ces AGR ont permis d'améliorer la résilience socioéconomique des communautés rurales face aux chocs climatiques.

f. Le renforcement de capacités des communautés en matière de pratiques agroécologiques et de prévention des risques climatiques.

Avec tous ces appuis, ce projet communautaire a bénéficié aux ménages identifiés dans les zones d'intervention, à quelques Institutions publiques telles que INERA et METTELSAT, aux agrimultiplicateurs réunis en Associations au niveau des 4 provinces, aux cadres des Institutions publiques déconcentrées et aux journalistes. 

Le projet PANA-ASA a pris en compte les aspects du genre. Les femmes ont été impliquées dans la mise en oeuvre du projet pour un changement transformationnel des communautés paysannes car elles sont le maillon essentiel de la durabilité des appuis en milieu rural.