Adaptation aux changements climatiques

Les changements climatiques se produisent bel et bien. Au-delà de tout ce que nous pouvons faire pour réduire les émissions et ralentir le rythme du réchauffement de la planète, nous devons nous adapter aux effets de ces changements, afin de nous protéger et de protéger nos populations. Les répercussions sont variables en fonction de l’endroit où l’on vit. Il peut s’agir d’incendies ou d’inondations, de sécheresses, de températures diurnes plus élevées ou plus basses ou de l’élévation du niveau de la mer.

Il existe de nombreuses façons de s’adapter à ce qui se passe et à ce qui se passera. Les particuliers peuvent prendre quelques mesures simples. Le GIEC définit ainsi l’adaptation au changement climatique comme étant la “démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer ou d’éviter les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour certains systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences.”

Étant donné l’ampleur des changements climatiques et le fait qu’ils auront une incidence sur de nombreux aspects de la vie, l’adaptation doit également s’opérer à plus grande échelle. Nos économies et nos sociétés dans leur ensemble doivent faire en sorte de pouvoir mieux résister aux effets des changements climatiques. Cela va nécessiter des efforts à grande échelle, dont beaucoup seront orchestrés par les gouvernements. Les routes et des ponts devront vraisemblablement être construits ou adaptés de manière à résister à des températures plus élevées et à des tempêtes plus intenses. Dans certaines villes côtières, cela pourrait s’avérer nécessaire de mettre en place des systèmes permettant d’éviter les inondations dans les rues et dans les transports souterrains. Dans les régions montagneuses, il faudra peut-être trouver des moyens de limiter les glissements de terrain et les débordements dus à la fonte des glaciers.

Certaines populations pourraient même être amenées à s’établir ailleurs, car il leur sera trop difficile de s’adapter. C’est déjà le cas dans certains pays insulaires confrontés à la montée des eaux. 

 Les arguments en faveur de l’adaptation sont clairs, mais certaines des populations les plus vulnérables aux changements climatiques sont les moins à même de s’adapter, car elles sont démunies et/ou se trouvent dans des pays en développement qui ont déjà du mal à trouver des ressources suffisantes pour des services de base comme les soins de santé et l’éducation. Selon les estimations, les coûts de l’adaptation dans les pays en développement pourraient atteindre 300 milliards de dollars par an d’ici à 2030. À l’heure actuelle, seuls 21 % du financement de la lutte contre les changements climatiques assuré par les pays riches pour aider les pays en développement sont consacrés à l’adaptation et à la résilience, soit environ 16,8 milliards de dollars par an.

Les pays riches sont tenus de respecter l’engagement pris dans le cadre de l’Accord de Paris, consistant à allouer 100 milliards de dollars par an au titre du financement international de la lutte contre les changements climatiques. Ils devraient veiller à ce qu’au moins la moitié de ces fonds soient consacrés à l’adaptation. Ce serait un symbole important de la solidarité mondiale face à un défi qui ne pourra être relevé que si tous les habitants de la planète œuvrent de concert.

Toutes les parties à l’Accord de Paris se sont engagées à renforcer l’action mondiale face aux changements climatiques en améliorant la capacité de tous à s’adapter et à faire preuve de résilience, ainsi qu’en réduisant les vulnérabilités. Cliquez ici pour plus de précisions.

Lors de la COP26, les pays ont adopté le Pacte de Glasgow pour le climat, qui appelle à doubler les financements pour aider les pays en développement à s'adapter aux effets des changements climatiques et à renforcer leur résilience. Glasgow a également établi un programme de travail visant à définir un objectif mondial en matière d'adaptation, qui identifiera les besoins collectifs et les solutions à la crise climatique qui touche déjà de nombreux pays.

Depuis 2011, en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, un certain nombre de pays ont élaboré des plans nationaux d’adaptation (PNA).

Un certain nombre de dispositifs sont en place pour aider les populations à s’adapter aux changements climatiques. L’un d’eux est le Fonds pour l’adaptation, de portée mondiale, qui finance des initiatives pionnières dans les pays en développement.

De nombreuses solutions aux changements climatiques se trouvent dans la nature.

Le rapport du GIEC sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité évalue les effets du changement climatique, en examinant les écosystèmes, la biodiversité et les communautés humaines aux niveaux mondial et régional. Il fait également le point sur les vulnérabilités de la nature et des sociétés humaines, ainsi que sur leurs capacités et limites en matière d’adaptation au changement climatique.


Expériences de la RDC dans l'Adaptation aux changements climatiques

1. Le Programme d'action National d'Adaptation aux changements climatiques (PANA)

En matière d’adaptation en RDC, les premières expériences ont commencé avec le Programme d’Action National d’Adaptation au changement climatique, dit PANA. 

PANA-RDC, initié en 2006, circonscrit les activités d’adaptation urgentes et immédiates à mener en République Démocratique du Congo pour faire face aux effets néfastes actuels et anticipés des changements climatiques, y compris des évènements climatiques extrêmes.

L’objectif visé est de : (i) réduire la vulnérabilité aux impacts des changements climatiques; (ii) minimiser, réduire ou éviter les risques; et (iii) améliorer la capacité d’adaptation et la résilience au changement climatique.

La mise en œuvre de PANA s’est matérialisée par trois projets communautaires qui ont reçu, pour leur formulation, développement et exécution, un financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) dans le cadre des Pays les Moins Avancés, et d’un cofinancement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il s’agit des projets PANA-ASA (Agriculture et Sécurité Alimentaire), PANA-AFE (Adaptation des Femmes et des Enfants) et PANA-Zone côtière (Adaptation des Communautés de Muanda à l’érosion côtière).

2. Le Plan National d'Adaptation aux  changements climatiques (PNA)

Lancé en mars 2018 et achevé en novembre 2021, le PNA de la RDC a pour but de guider les initiatives de gestion et de réduction des risques climatiques à long terme dans le pays.

Le PNA a été élaboré en conformité avec la Politique, Stratégie et Plan d'Actions en matière de lutte contre les changements climatiques (PSPA-CC), la Plan National Stratégique de Développement (PNSD), la Contribution Déterminée au Niveau National (CDN) et les décisions sur l'adaptation prises par la RDC dans le cadre de la Conférence des Parties (COP) sur les changements climatiques.

Le Plan propose, pour la période de 2022 à 2026, une première stratégie pour éclairer l'élaboration d'actions, de stratégies et de lignes directrices pour la gestion et la réduction du risque climatique en RDC, en vue de faire face aux effets néfastes des dimensions sociales, économiques et environnementales du changement climatique.